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drcecilepujol

Coronavirus et équilibre buccal

Cela fait un mois que le temps est arrêté, comme suspendu et que j’ai dû fermer mon cabinet comme tous les autres chirurgiens-dentistes de France.

Cette annonce a été très difficile pour moi. Après l’arrêt forcé de l’année dernière pour le diagnostic d’une tumeur à l’œil et un « confinement total » de 10 jours dans une chambre plombée, ça recommence moins d’un an après.

Première réaction : beaucoup de colère ! S’arrêter pour des problèmes graves de santé c’était une chose, mais pour un virus, qui fait moins de morts qu’une grippe saisonnière, c’en est une autre…

Ensuite, il est dit que seuls les emplois « essentiels » seraient maintenus à partir du 17 mars. Les cabinets dentaires faisant partie des entreprises à fermer absolument.

La santé dentaire n’est donc pas prioritaire ? Un petit privilège que nous pouvons nous offrir comme une cerise sur le gâteau dans nos vies ?

Devais-je me remettre en question ? Remettre en question ma pratique ?

Est-ce que, lorsque ce confinement sera levé, que nous aurons compris que nous ne pouvons pas continuer à vivre comme nous le faisions, je voudrais reprendre mon travail dans mon cabinet ?

Nous savons maintenant qu’il est important de réapprendre à consommer local, relancer de toute urgence l’agriculture française, voire faire notre propre jardin potager. Que partager et jouer avec nos enfants est bien plus agréable que les après-midis dans les centres commerciaux et les soirées au restaurant ou au cinéma. Que prendre du temps pour faire de la cuisine, des gâteaux, de la lessive pour les 6 enfants avec lesquels je partage la maison depuis le début de ce confinement est bien plus valorisant que de gérer des tonnes d’administratif pour avoir le droit de soigner…

Et si nos anciens avaient raison dans leur mode de vie ? Et si les peuples que nous qualifions de primitifs étaient en réalité plus évolués que nous ?

Justement : les peuples primitifs, lorsqu’on regarde leurs bouches, on observe des mâchoires très larges et carrées, des grandes dents plantées bien droites les unes à côté des autres. Des canines pointues pour déchirer et croquer des aliments durs et non transformés.

Ils vivent principalement dehors dans la nature et respirent par le nez de jour comme de nuit et ne sont pas touchés par toutes les allergies et problèmes respiratoires que nous connaissons aujourd’hui.

Dans les villes et sociétés les plus industrialisées, où l’air que nous respirons est de plus en plus pollué, les enfants, dès leur plus jeune âge sont réveillés tôt le matin et transportés dans des crèches ou chez des nourrices pour permettre à leurs parents de se rendre à leur travail. Quand ils grandissent, ils ne peuvent pas jouer librement dehors car les dangers de la ville sont trop importants : des voitures qui pourraient les écraser, des pédophiles qui pourraient les enlever…

Et dans l’appartement ? Impossible de sauter, jouer au ballon ou courir. Car cela fait trop de bruit, l’espace est trop petit, le parquet craque et cela va déranger les voisins d’en dessous, ou alors les parents exténués par leur longue journée de travail n’ont pas la patience d’entendre les rires ou les chants de leurs enfants.

Que leur dit-on ? « Chut ! » ; « Sois sage ! » ; « Je ne veux pas t’entendre ! » ; « Sois poli ! » ; « Dis bonjour ! » ; « Tiens-toi droit à table ! ».

Résultat ? Beaucoup de tensions internes accumulées. Et dans la bouche : des mâchoires qui ne se développent pas à leur taille maximale, des dents qui commencent à se chevaucher, des enfants qui grincent des dents et les usent parfois très jeunes.

Des adolescents qui se font arracher des dents par « manque de place » et subissent des pressions fortes pour redresser tout ça et qui pour certains se retrouvent avec des scolioses en fin de traitement.

Des adultes qui ont des mâchoires qui craquent, des douleurs au dos, qui font de l’apnée du sommeil, ont des migraines, des acouphènes, des insomnies, des fatigues chroniques…

Les Drs Rodrigue Mathieu et Jean François ARDOUIN qui m’ont formée à la pratique de l’Organisation Spatiale de la Bouche, technique qui vise à redonner à la bouche toute son ampleur optimale par la rééducation des fonctions oro-faciales et par l’ajout de matière pour compenser toutes les usures dentaires ont remarqué, en appliquant leur méthode depuis plus de 30 ans, que les enfants étaient de plus ne plus apaisés, que les scolioses se redressaient, que toutes les douleurs disparaissaient peu à peu et que les dents se redressaient, les mâchoires se repositionnaient sans qu’aucune force extérieure ne soit appliquées. Simplement en redonnant au corps tout l’espace et la disponibilité pour que les forces d’autoguérison entrent en jeu.

Le temps pris chaque jour pour faire les « exercices respiratoires» que nous préconisons agissent comme ce confinement dans nos vies agitées : un temps quotidien de STOP, de présence à soi, à son corps. Un temps de vide pour respirer en conscience.

Respirer ! Justement, je vois là un beau message de ce coronavirus qui vient attaquer les voies respiratoires. C’est le seul virus qui a pu arrêter le monde entier… et il vient nous signifier une faiblesse au niveau des voies respiratoires. Le premier et le dernier souffle, cette fonction vitale qu’est la respiration. C’est justement la première fonction que nous observons et cherchons à rééduquer lors de la prise en charge d’OSB.

A tous mes patients, enfants comme adultes, je vous remercie pour cette confiance que vous me faites en ayant accepté de rentrer dans ce traitement, ou plutôt devrais-je dire dans cette aventure. Peut-être que les soins dentaires ne sont pas considérés comme une « priorité » sociale et sanitaire. Mais le chemin que vous avez pris va au-delà de la réalité visible. C’est un traitement qui s’adresse autant au corps qu’à l’esprit et j’espère pouvoir vous accompagner encore longtemps vers cette plus grande connaissance de soi, vers une expansion progressive jusqu’à atteindre votre dimension réelle, votre plein potentiel.

A vous et à tous les futurs patients qui voudront emprunter ce chemin ; je crois encore plus aujourd’hui qu’hier que l’OSB est un traitement qui répond aux nouveaux enjeux de notre monde.

Je vous envoie toutes mes pensées et ai hâte de vous retrouver !

Dr Cécile PUJOL

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